Prévalence de l’Embolie Pulmonaire chez les patients hospitalisés pour syncope

Titre original : 
Prevalence of Pulmonary Embolism among Patients Hospitalized for Syncope.
Titre en français : 
Prévalence de l’Embolie Pulmonaire chez les patients hospitalisés pour syncope.
Auteurs : 
Prandoni P, Lensing AWA, Prins MH, Ciammaichella M, Perlati M, Mumoli N, Bucherini E, Visonà A, Bova C, Imberti D, Campostrini S, Barbar S, for the PESIT Investigators.
Revue : 
N Engl J Med 2016; 375:1524-1531.

Traductions & commentaires : 
Jean-Philippe GALANAUD.



La syncope est une présentation clinique « classique » d’embolie pulmonaire (EP). Pourtant, sans doute en raison d’une méconnaissance de la prévalence de l’EP dans cette situation clinique, l’EP n’est pas forcément systématiquement recherchée/exclue dans le cadre du bilan étiologique habituel de syncope. Dans l’étude PESIT (Pulmonary Embolism in Syncope Italian Trial), Prandoni et collègues ont évalué de façon prospective la prévalence de l’EP chez des patients consentants, non anticoagulés, non-enceintes, hospitalisés pour un premier épisode de syncope dans un des 11 hôpitaux italiens participants. Les patients présentant une syncope dans un contexte d’épilepsie, d’accident vasculaire cérébral ou de traumatisme crânien évidents étaient aussi exclus. Une démarche diagnostique standardisée classique pour éliminer/confirmer l’EP était systématiquement réalisée. Les patients avec une probabilité clinique (score de Wells) improbable et un dosage des D-Dimères négatifs étaient considérés indemnes d’EP tandis que les autres bénéficiaient d’un examen d’imagerie (angioscanner thoracique ou scintigraphie pulmonaire de ventilation perfusion).


Au total, parmi les 560 patients inclus, la prévalence globale de l’EP était de 17.3% (14.2 to 20.5). Elle était encore plus élevée lorsque l’on se restreignait aux patients présentant une probabilité clinique forte et/ou des D-dimères positifs : 42.2%. De façon intéressante, lorsque l’on analyse les résultats en fonction de la présence ou non d’une explication alternative à l’EP pour expliquer la syncope, 12.7% des patients chez qui on avait une explication alternative simple avaient néanmoins aussi une EP tandis que plus de 25% des patients sans cause alternative retrouvée à la syncope avaient une EP. Plus de la moitié des EP étaient des EP proximales (au moins lobaire au scanner ou obstruant au moins 25% du champ pulmonaire à la scintigraphie) ce qui correspond bien au mécanisme physiopathologique classiquement évoqué de la syncope dans l’EP : interruption massive et rapide du flux sanguin provoquant une perte de conscience. Les conclusions de ce travail sont que la prévalence de l’EP en cas de premier épisode de syncope est élevée, justifiant certainement la réalisation systématique d’une démarche diagnostique validée simple d’exclusion/ confirmation.